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Le réseau Zéro-France à Varaville

Zéro-France est une antenne Française d’un réseau belge, le réseau « Zero »fondé en juillet 1940 par Fernand Kerkhofs avec William Ugeux et Louise de Landsheere.

En juin 1942, le réseau « Zéro-France » est cofondé par un capitaine de la Première Armée belge Gérard Kaisin, et par un industriel français Paul Joly(1899-1945). Tout en restant en contact étroit avec le réseau Zéro, il se développe dans le Nord de la France puis s’étend sur la Normandie, la Région parisienne et les Pays de Loire. C’est à l’origine un réseau essentiellement d’évasion, organisé à Roubaix, à la frontière belge.

 

Gérard Kaisin source Wikipedia

Le réseau est divisé en sous-réseaux et en secteurs :

  • Joly  à la direction du sous-réseau Nord. Il est arrêté le 21 juillet 1943 par la gestapo à Roubaix.
  • Kaisin à celle du sous-réseau Parisien (il comprend douze secteurs dont le Calvados). Après l’arrestation de Joly, il prend le commandement de l’ensemble du réseau et confie le sous-réseau parisien à Louis Roussel dit « Sahara »

 

Louis Roussel        source Wikipedia

 

Le secteur du Calvados est créé en octobre 1943 par Aimable Lepeu (12 août 1899 à Hauteville sur Mer-21 septembre 1975 à Caen). C’est un pharmacien dont l’officine Lepeu-Hamon est située Place de la République à Dives sur mer. Après une rencontre avec Roussel il en devient le chef. Se développant considérablement à Dives et Cabourg, il devient très vite le principal réseau de Résistance de la région. Avec son bras droit Léon Tardy  (1900-1945), cultivateur à Grangues, Lepeu a sous ses ordres quatre lieutenants, chacun responsable d’un petit nombre de résistants :

  • Pierre Dupont  (38 ans), mécanicien garagiste à Cabourg.
  • Marius Tréfouel  (29 ans), cheminot à Deauville.
  • Fernand Fanneau (39ans),  menuisier à Villers sur mer.
  • Pierre Thieulle (61 ans), ancien receveur des postes de Cabourg.

Aimable Lepeu source Wikipedia

 

Leon Tardy     source Wikipedia

 

Le réseau est composé de 55 membres dont 7 Varavillais

  • Lacroix Jeannette née Nys
  • Marion Renée née Ballou, et ses 2 fils Francis Albert et Paul dont nous avons parlé dans le précèdent chapitre.
  • Leroy Paul maire de Varaville
  • Cebost Geneviève, secrétaire de mairie à Varaville
  • Laveille Victor

Le réseau n’a pas d’activité combattante. Il pratique l’observation et la collecte de renseignements sur le Mur de l’Atlantique et les mouvements des troupes allemandes. C’est d’une aide précieuse dans la préparation du débarquement. Parallèlement, il organise une filière d’évasion des aviateurs alliés abattus et des réfractaires au STO.

À Varaville, Mme Geneviève Cebost, renseigne le nom des unités et le nombre de soldats résidant sur la commune, fabrique des fausses cartes d’identité avec la complicité du maire, M. Paul Leroy. Paul Marion agent auxiliaire du cadastre et magasinier dans l’entreprise chargée de la construction de la batterie de Merville renseigne son frère.

En mars et Avril 1944, le réseau connaît une fin tragique. Le 22 mars 1944 Raymond Romy est capturé pour vol de cartes d’alimentation. Bien qu’ignorant son appartenance à la résistance La Gestapo efficacement secondée par des collaborateurs locaux font le rapprochement avec le réseau « zéro France ». Leur enquête, sur dénonciation vraisemblable d’une femme, les mène à Aimable Lepeu. Le 25 mars 1944, lors de la perquisition de son domicile, les policiers vont directement à la cachette (la cheminée) où il dissimule ses documents dont la liste des noms des membres du réseau. Il l’a constitué pour témoigner de l’engagement de ses hommes dans la Résistance.

En quelques jours c’est une véritable hécatombe. Seize membres sont arrêtés dont Marius Tréfouel, Pierre Dupont  et Léon Tardy. Le 12 avril 1944 treize autres résistants tombent puis les derniers en juillet 1944. C’est 32 de ses 55 membres qui sont arrêtés et torturés. Vingt sont déportés en Allemagne ou en Autriche, principalement dans les camps de  Sachsenfausen, Mauthausen et Neuengamme, peu reviendront. Aimable Lepeu déporté à Neuengamme, il est transféré à Sachsenhausen où il est libéré en avril 1945. Léon Tardy déporté à Neuengamme, meurt au Kommando de Sandbostel le 1 mai 1945.